Les critères de taille.
Avant de procéder à la taille d'un arbre, il serait bon d'évaluer dans quelle mesure cette opération donnera les résultats escomptés. Car aussi surprenant que cela puisse paraître, il arrive souvent que l'effet obtenu soit à l'inverse de celui recherché, en plus de causer des torts sérieux à l'arbre. La photographie # 1 illustre très bien le genre de problèmes qui peuvent résulter d'une taille inadéquate. Le type d'intervention qui a été pratiquée dans ce cas entraîne souvent un problème majeur de carie, donnant naissance à des fourches faibles au niveau de la coupe, en plus d'affaiblir la fourche déjà existante à la base. Par ailleurs, le croquis #1 démontre de quelle manière une faiblesse peut être accentuée par la progression de la carie.
Essentiellement, une taille est une blessure que l'on cause à la plante; cette blessure provoque un stress et entraîne une réaction de sa part. Si cette taille est justifiée, la plante en récoltera d'indéniables avantages. Par contre, si une coupe est pratiquée à tort et à travers (comme cela se voit très fréquemment) et à de mauvaises périodes, il s'ensuivra de sérieux problèmes pour la plante. En plus de la technique qui laisse généralement à désirer, la grande majorité des problèmes rencontrés découlent du fait que l'on cherche à donner une forme artificielle à l'arbre, tout en réduisant anormalement sa taille.
Lorsqu'il s'agit de tailler un arbre, l'arboriculteur de métier doit tenir compte des points importants que voici:
a) Choisir une période recommandable. Il existe plusieurs périodes propices à la taille. Selon l'espèce d'arbre, son âge, son état de santé, ainsi que le type de taille à exécuter, on verra différents avantages à tailler à telle ou telle période de l'année. Cependant, il appert qu'aucun arbre ne devrait être taillé d'une façon marquée durant le premier mois suivant l'apparition des feuilles. Pour les arbres feuillus, à l'exception des arbres fruitiers (lesquels doivent être taillés entre le 15 mars et le 15 avril), les deux premières semaines de mai sont particulièrement indiquées, tout au moins en ce qui concerne la région de Québec.
B) Favoriser le prolongement de la tige principale dont le développement futur (la cime) surplombera les branches latérales déjà existantes. Cette technique permet d'obtenir un arbre avec une structure forte et ce, dans un laps de temps relativement court. Ce type de taille permet également à l'arbre de résister assez bien aux mauvaises conditions climatiques. Il est à noter ici qu'il ne s'agit pas d'alléger la cime de l'arbre, mais bien de diriger vers l'extérieur le développement des branches principales. Ceci va à l'encontre d'une pratique courante et non recommandable qui consiste à couper la tête de l'arbre dans le but de favoriser le développement des branches inférieures. Ce mauvais procédé entraîne le développement à la verticale de nouvelles branches qui généralement s'entrecroisent, en plus de causer des fourches faibles. Ce dernier cas représente un problème sérieux que bien des gens causent très fréquemment aux arbres (voir à nouveau la photo # 1).
C) Enlever le plus de bois comparativement au feuillage potentiel, tout en causant des blessures les moins nocives possibles. Le feuillage potentiel est celui qui sera obtenu lors de la prochaine période de végétation.
D) Éliminer les branches dangereuses, nuisibles, brisées ou qui se touchent.
E) Éliminer les branches mortes, sans affecter la cicatrisation déjà en place.
Dans le cas d'un arbre déjà établi et ne présentant pas de structure faible, le profane devrait se limiter à ce qui suit: enlever les branches mortes, nuisibles, brisées, dangereuses ou qui se touchent, en prenant bien soin de tailler un embranchement situé le plus loin possible du tronc. Le but visé ici est de faire une blessure la plus légère possible. Il faut aussi garder une marge de sécurité au cas où cette blessure ne guérirait pas. Si tel était le cas, on pourrait alors tailler à la fourche précédente.